Chaîne Youtube @Foutraque

  • Futile (v. valse lente)
  • Le jour du Jugement dernier (roots reggae)
  • Mes amoureuses sont si belles
  • Là-bas (aux bords du Prout)
  • Morne, la vallée
  • Tu veux ton cognac, dourak ?
  • Et si le monde était pour rire ?
  • Au goût (v1)
  • Au trou (m)
  • Tu verras, ça brûle bien

Boxon foutraque bordélique, nécessairement superfétatoire.

Je suis dourak Je suis foutraque J'écris smerdiaque Je rime en vrac Je bois cognac Ça me détraque Je suis dourak Je suis foutraque Ni dieu ni mac Ne me cornaque Je vais je vaque À mon micmac Je suis dourak

Para la lucha labrador teckel tequila gibberish clusterfuck autostrade.

Foutraquisation.

Foutraqueries.

Foutraquisme.

Foutraquiste.

Foutraquisant.

Le Serpent qui danse

Charles Baudelaire (1821 – 1867)
Que j’aime voir, chère indolente, De ton corps si beau, Comme une étoile vacillante, Miroiter la peau ! Sur ta chevelure profonde Aux âcres parfums, Mer odorante et vagabonde Aux flots bleus et bruns, Comme un navire qui s’éveille Au vent du matin, Mon âme rêveuse appareille Pour un ciel lointain. Tes yeux, où rien ne se révèle De doux ni d’amer, Sont deux bijoux froids où se mêle L’or avec le fer. À te voir marcher en cadence, Belle d’abandon, On dirait un serpent qui danse Au bout d’un bâton. Sous le fardeau de ta paresse Ta tête d’enfant Se balance avec la mollesse D’un jeune éléphant, Et ton corps se penche et s’allonge Comme un fin vaisseau Qui roule bord sur bord et plonge Ses vergues dans l’eau. Comme un flot grossi par la fonte Des glaciers grondants, Quand l’eau de ta bouche remonte Au bord de tes dents, Je crois boire un vin de Bohême, Amer et vainqueur, Un ciel liquide qui parsème D’étoiles mon cœur !

Je disais…

Éphraïm Mikhaël (1866 – 1890)
Je disais : « Quand viendra la reine que j’attends, La grande fiancée aux mains victorieuses, Je trouverai des paroles mystérieuses, Des mots couleur de ciel, d’aurore et de printemps. « Et, comme réveillé d’un sommeil de cent ans Par le baiser de ses lèvres impérieuses, Pour dire nos amours pâles et merveilleuses Je chanterai d’antiques hymnes éclatants. » Et te voici ! Je tiens tes deux mains adorées, Sans pouvoir proclamer en des chansons sacrées La gloire de ton corps et de ton cœur charmant. Mais près de toi, muet de voluptés étranges, Je garde dans mon cœur silencieusement Mon amour trop profond pour s’épandre en louanges.
Juin 1889.

Ballade cacorime de l'harmonieuse Vicomtesse

Laurent Tailhade (1854 – 1919)
Cava solans ægrum testudine amorem.
Au chant des luths et du kinnor Gabriel — tout en or — épelle, Ô combien soëve ténor ! La séquence et l’hymne si belle. Tout près de lui, sur l’escabelle, Un marlou de chef démuni Répond Amen tandis que bêle Madame veuve Pranzini. Quadragénaire mutine ! Or Elle est vicomtesse et rappelle, Quant aux chloroses, G. Vanor. Comme figue mûre qu’on pèle, Comme raisin dans la coupe, elle Sécrète un mucus infini À l’odeur des pieds isabelle, Madame veuve Pranzini. Dans Bullier, où sont les Connor, Aux Gobelins, à la Chapelle Ses yeux trouvent le kohinor, Id est : rognon du tout imbelle, Pin d’Atys, mais avant Cybèle. Pour ce elle jute en maint garni, La très ci-devant colombelle : Madame veuve Pranzini. ENVOI Prince, ton maître de chapelle Préfère Bach à Rossini. Mais, vers l’Inflammatus, compelle Madame veuve Pranzini.

La déesse

Théodore de Banville (1823 - 1891)
Quand les trois déités à la charmante voix Aux pieds du blond Pâris mirent leur jalousie, Pallas dit à l'enfant: Si ton coeur m'a choisie, Je te réserverai de terribles exploits. Junon leva la tête, et lui dit : Sous tes lois Je mettrai, si tu veux, les trônes de l'Asie, Et tu dérouleras ta riche fantaisie Sur les fronts inclinés des peuples et des rois. Mais celle devant qui pâlissent les étoiles Inexorablement détacha ses longs voiles Et montra les splendeurs sereines de son corps. Et toi lèvre éloquente, ô raison précieuse, Ô Beauté, vision faite de purs accords, Tu le persuadas, grande silencieuse !